Nous l’avions prédit et nous avions vu juste : il y avait bel et bien de l’espoir, de la joie et de l’amour aux cinémas Studio à Tours ! Et si les festivités sont désormais terminées, nous ne résistons pas à l’envie de revenir sur ces deux jours de liesse à l’occasion des projections et des cérémonies de remise des Prix de nos trois sélections en compétition.
De l’espoir tout d’abord : vendredi 9 juin au soir, le public a pu découvrir la Compétition Paroles de Femmes dans la grande salle du cinéma qui a offert un cocon aux 20 films sélectionnés pour leur justesse, leur humour, leur gravité sur des sujets concernant au premier plan les femmes : les règles, la maternité, le rapport aux corps ou à la sexualité, les discriminations et les violences contre lesquelles nous devons lutter, sans relâche, ou encore la générosité et la sororité.
Une fois les Prix décernés, le Jury, présidé par Chloé Ponce-Voiron, a répondu aux questions de Manon Ribis, de la librairie Bédélire, afin d’esquisser les actions qui permettront de contribuer à rendre le cinéma intrinsèquement féministe et inclusif. Certes, les lignes bougent, et les jurées ont bon espoir qu’un jour il n’y aura plus lieu de présenter une sélection comme celle de Paroles de Femmes, mais en attendant ce jour, il faut continuer à rendre les réalisatrices plus visibles, veiller à ce que les films passent a minima le test de Bechdel, et viser la parité – ce fameux 50/50 que le Très Court International Film Festival a réussi à obtenir cette année, toutes sélections confondues.
De la joie, toujours et encore : samedi 10 juin, à 17h30, l’immense écran de la salle 7 des Studio a accueilli cette fois-ci la Compétition Internationale, 40 films qui composent le meilleur de la production mondiale de l’année. Ce programme de deux heures, interrompu pour un entracte bienvenu, a permis au public de passer des rires aux larmes, applaudissant à chaque générique de fin. L’ambiance animée témoignait d’un excellent cru 2023, et le choix pour élire ses trois films préférés n’a pas été chose aisée. Les spectatrices et les spectateurs les plus scrupuleux prenaient des notes sur le programme ou sur le bulletin de vote avant de le glisser dans l’urne posée aux abords du buffet.
De l’amour enfin : vers 21h, le public a rejoint la salle pour découvrir les films sélectionnés dans le cadre du Défi 48h Très Court Environnement. En effet, le week-end précédent, plus de 80 équipes s’étaient inscrites pour réaliser un Très Court en deux jours seulement, tout en respectant quatre contraintes. Le thème de cette année, inspiré par Camille Etienne, marraine du Défi et activiste, était le temps de l’action. Les équipes devaient placer du chocolat, faire intervenir un ou une touriste, et prononcer cette phrase : « J’ai un peu peur de la manière dont ça va être utilisé. » Finalement, 61 équipes ont réussi à finaliser un film, et 22 d’entre eux ont été sélectionnés pour être projetés au cinéma, dont 13 films d’animation.
Pour tout dire, l’ambiance était électrique ! Une vingtaine de participant·es avaient fait le déplacement pour voir leur film sur grand écran et pour savoir s’ils et elles avaient remporté l’un des 6 Prix pour cette sélection. À l’issue de la projection est donc venu le temps de l’annonce du palmarès. Le Jury de la Compétition Internationale, présidé par Fabrice Maruca, a ouvert le bal avec l’annonce des Prix de l’originalité, de l’animation et du Grand Prix. Les juré·es, après avoir entonné une petite chanson, ont détaillé les qualités de chaque film primé, et leurs auteurs ou autrices ont pu exprimer leur gratitude et leur joie à travers une courte vidéo projetée sur l’écran. C’est un peu comme s’ils et elles étaient parmi nous !
Puis ce fut au tour du palmarès du Défi 48h Très Court Environnement. L’émotion et le trac avant l’annonce des résultats étaient palpables dans la salle. Delphine Benassy, vice-présidente de la Région Centre-Val-de-Loire en charge de la culture, a tenu à saluer l’installation du Festival en région, une bonne nouvelle pour tout le monde. Puis Claude Gruffat, juré du Défi et eurodéputé du groupe Les Verts/Ale, ainsi que Camille Etienne et Solal Moisan, ont rappelé les enjeux à ce que le cinéma s’empare des sujets liés à l’écologie, afin que les regards évoluent, que les discours changent, et qu’on finisse par trouver collectivement des modes d’action pour répondre à l’urgence climatique.
Parmi ces actions, il y a l’amour, et c’est justement le thème abordé dans le film L’amour fécond qui a remporté la bourse CNC/Talent. À l’annonce de son nom, le réalisateur Arthur Pereira, accompagné de Mathilde Offer, a poussé un cri de surprise, et tous deux sont arrivé·es sur scène bouche bée, pensant avoir réalisé un hors sujet avec cette « comédie dramatique et romantique dans un monde dystopique, afin de proposer un imaginaire de demain, dans ses actions du quotidien ». Séquence émotion donc qui s’est poursuivie autour d’un verre dans le jardin, où de délicieux morceaux de chocolat furent servis, le public échangeant avec les juré·es ainsi que les réalisateurs et les réalisatrices présentes. C’est sûr : on ne voulait pas que la soirée prenne fin, mais à minuit largement passé, il a fallu se quitter, un peu triste de se séparer, mais tellement en joie de ces moments partagés.