Comment se prépare un festival de cinéma en temps de pandémie ? Dans la joie et la bonne humeur. D’abord parce que juin, c’est loin, et d’ici là les bars, les restaurants, les musées, les salles de ciné, de théâtre, de danse accueilleront de nouveau leur public chéri (pensée positive) mais surtout parce que travailler autour de films de moins de quatre minutes venus du monde entier, c’est un vrai bonheur.
Cela dit, concrètement, à quoi ressemble le quotidien des deux coordonnatrices du festival, Anne-Sophie et Cheyenne ? Voici le déroulé d’une journée Très Court (ou plutôt Très Longue).
8h. Pendant qu’Anne-Sophie lit ses mails depuis chez elle, Cheyenne, également baby-sitter à ses heures perdues, emmène les enfants à l’école. Puis direction le bureau hyper lumineux du Point H^ut situé dans l’agglomération de Tours. Si la base arrière du festival est toujours dans le 20e arrondissement de Paris, le QG est basé cette année en bord de Loire, parce que c’est joli.
9h. Anne-Sophie arrive tout en en douceur dans sa Modus déjà triplement sortie de chez le garagiste, et Cheyenne galère sur son vélo, bravant la petite pluie fine brumeuse typique de l’hiver tourangeau.
9h10. Passage par le grand hall du Point H^ut où des artistes en résidence répètent leur prochain spectacle. Des massues volent, des feux d’artifice explosent, des comédiens s’échauffent, des musiciens affûtent leur instrument, le tout sous les yeux ébahis des deux coordinatrices qui se régalent avant de rejoindre leur bureau. A l’ordre du jour : envoi de mails, coup de téléphone, visioconférence pour présenter le Festival aux villes du monde entier (et y en a beaucoup).
10h30. Echange sur Discord avec Paul, le grand chef de la technique, et Marc, le directeur et fondateur du Très Court. Le premier est resté à Paris (dis, quand est-ce que tu nous rejoins, Paul ?) tandis que le second s’est installé cet été à Die, dans la Drôme. Ce qui nous fait un ParisToursDie rigolo.
11h30. Séance photo autour des bonbons nounours bio engagés cette année pour être les acteurs des visuels du festival essaimés ici ou là. Les nounours sont très pros : ils se laissent manipuler facilement, et acceptent même d’être engloutis à l’occasion.
12h30. L’heure du repas tant attendue autour d’une grande tablée (très féminine) avec les équipes du Polau (Pôle Arts et urbanisme), des urbanistes, des architectes, des designeuses, des créateurs de jeu de société… On parle surtout recettes de cuisine, travaux en cours, et un peu de la Covid, faut bien l’avouer.
13h30. Un café, et au boulot. Cheyenne prépare les prochains posts pour Instagram tandis qu’Anne-Sophie cogite sur le développement de notre plateforme Paroles de Femmes et commence à organiser notre Défi 48h Très Court environnement.
14h30. Les deux coordinatrices se mettent à rêver au prochain jury du festival et au nom de la prochaine présidente (Maïwenn ? Agnès Jaoui ? Julia Ducournau ? Blanche Gardin ?) avec des paillettes dans les yeux (ça pique un peu).
15h. Tandis que Cheyenne boit son 10e café de la journée, Anne-So, elle, fume sa 10e cigarette. C’est mal, mais ça redonne de l’énergie.
16h. Anne-Sophie est si concentrée sur son ordinateur qu’elle appuie sur les touches de son clavier avec beaucoup de fureur et d’intensité. Cheyenne, quant à elle, répond aux mails envoyés par les nombreux réalisateurs·rices nigérian·es qui souhaitent participer au festival mais qui n’en ont pas les moyens. Cheyenne se fait une joie de leur rappeler que l’inscription est gratuite, et qu’elle le restera.
17h. Petite pause à regarder des films déjà inscrits. Ils sont un peu moins nombreux que l’an passé (la crise sanitaire est passée par là) mais entre 2 000 et 3 000 films attendent au portillon. Heureusement, une super équipe de pré-sélection est chargée de voir, noter et commenter les Très Courts. Spoiler : certains sont des pépites.
18h. La journée est terminée, voici venue l’heure pour Anne-Sophie et Cheyenne de rentrer chez elles et d’animer la visioconférence avec les membres de l’équipe de pré-sélection qui, à l’heure de l’apéro, viennent débattre autour des films en particulier, et de la vie en général.